Je souffre d’hyperventilations, puis-je pratiquer le pranayama, la marche afghane?
L’hyperventilation, qui se caractérise par une fréquence respiratoire accrue, provoque une augmentation des échanges gazeux entre l’air, les poumons et le sang, entraînant une diminution du dioxyde de carbone (CO2) dans le sang. Cette réduction du CO2 rend le sang moins acide, ce qui conduit à une hyperexcitabilité des muscles et à une sensibilité accrue dans la transmission des signaux nerveux entre les neurones et vers les muscles. Cette hyperexcitabilité peut accroître l’anxiété, pouvant parfois provoquer des crises pouvant être désignées comme crises de panique, ainsi qu’intensifier les contractions musculaires.
Alors Kapalabathi, ou pas de kapalabathi dans ce cas? Lionel Coudron, médecin et professeur de yoga, souligne que cette technique respiratoire est de courte durée et est suivie d’une rétention du souffle, permettant de rétablir un taux de CO2 normal et de réduire l’hyperexcitabilité neuromusculaire. Dans cet exercice, la respiration est constamment contrôlée, tandis que la panique provient souvent d’une perte de contrôle. Ainsi, kapalabathi s’avère être un excellent exercice pour aider à gérer les attaques de panique, malgré un effet temporaire d’alcalose respiratoire.
Idem pour Bhastrika (soufflet de forge) la suspension de souffle qui suit permet de remonter le taux de CO2et de limiter les sensations d’engourdissement.
Pratiquez par petites séquences de 5 à 6 respirations. Arrêtez dès que les sensation fourmillements, sensations de chaud ou de froid s’accentuent. Bonne pratique !
Y-a-t’- il différents niveaux dans vos séances ?
L’envie de progresser dans sa pratique reste un bon moteur. Mais avancer ne veut pas dire « acrobatiser » ses postures.
Pas besoin de niveau pour trouver, retrouver sa limite dans une posture, se concentrer sur ce qui se passe dans le corps, le mental, les émotions.
Le défi? aborder chaque séance avec un esprit neuf, chaque moment est nouveau, chaque respiration un commencement, un lâcher prise dans « l’ici et maintenant ».
Bien que vous soyez entraînés depuis l’enfance à être compétitif, dites-vous qu’enfin dans le yoga la compétition n’existe pas, même vis-à -vis de vous-même. Contentez-vous de faire et de laisser faire. Le lâcher prise est un des premiers objectifs du yoga. Vous verrez que peu à peu ceci retentira dans votre vie et… que cela ne vous empêchera pourtant pas d’être compétitif dans la vie sociale.
La posture est une véritable formule qui a pour objectif d’entretenir tous les rouages du corps, d’ajuster la distribution des énergies sur le corps physique, pacifier le mental, exercer un contrôle sur le souffle et tout cela avec beaucoup de bienveillance. Où en sommes-nous à ce niveau ?
Ayez l’audace de découvrir des chemins de traverses dans vos postures, de les reprendre comme si c’était la première fois, comme si vous ne saviez rien! Oubliez tout esprit de compétition envers vous-même, travaillez avec la souplesse, la fermeté et la vigilance du Cobra ;-))
Corrigez-vous la posture?
Le yoga est avant tout une pratique où l’on est conscient(e) de tout ce qu’il se passe à l’intérieur de nous.
La tradition conseille de guider et de corriger par la voix plutôt que par le toucher. Cela demande une attention soutenue et nous évitons ainsi de rester dans nos schémas habituels de pensées. A quoi servirait notre démarche si c’est pour uniquement copier/coller une posture? Prenons- nous en charge et pratiquons selon nos propres possibilités du moment, voilà le chemin!
Parfois à la demande ou lorsque j’estime vraiment utile de repositionner une posture alors seulement je rectifie. En tout cas, j’évite d’entrer inutilement dans votre bulle énergétique parce que je ne suis pas en vous, je ne connais pas toujours vos antécédents, vos constructions mentales, votre histoire familiale… En aucun cas notre séance est un « one man show » ;-))
A la fin de notre séance, nous prenons l’habitude de faire le salut indien, Namasté mais qu’est-ce que cela signifie ?
Namasté (salutation) ou Namaskar (plus spirituelle) est la manière courante de se saluer, de se dire bonjour, au-revoir, de se souhaiter la bienvenue. Ce geste symbolique des « mains en prière » n’est aucunement superficiel, ni une formalité. Il est souvent utilisé à l’intérieur des postures. Derrière cette  mudra élégante, il y a aussi une signification spirituelle. On pourrait le traduire par « je m’incline devant vous », « je salue la part divine qui est en vous » ou encore « je salue la Force qui est en moi et aussi en l’autre »
Selon la tradition indienne, s’incliner légèrement en joignant les paumes des mains devant le visage permet de se saluer sans contact physique, car se toucher n’est pas quelque chose qui se fait en Inde.  Le saviez-vous ?
Quelle est la différence entre le yoga du jour et le yoga du soir ?
Que vous soyez yoga du matin ou yoga du soir, c’est selon vos obligations. Expérimentez. Le mieux est de faire des essais pour décider du moment de la journée que vous préférez.
Vous êtes plutôt yoga du matin? Les premières heures de la journée sont très bénéfiques pour le corps, l’énergie est nouvelle, l’air est frais. L’esprit est plus serein. On profite de ce moment de sérénité pour pratiquer des exercices de pranayama avant les asanas. Les flexions arrière revitalisent et insuffle de l’énergie pour le reste de la journée,  les postures debout fortifient et tonifient le corps.
Vous êtes plutôt yoga du soir? L’esprit est imprégné des colorations de la journée et donc la concentration est plus aléatoire. Le corps est plus souple et donc mieux disposé aux étirements. L’esprit se purifie dans les postures d’équilibre, dans les torsions elles dissipent les tensions de la journée. On pratique des postures relaxantes comme les flexions avant, les postures fortifiantes ou  inversées et sans oublier la relaxation.
Et donc:
Pratiquer le matin, donne le ton de la journée tout entière, préparer le corps et l’esprit, détendre les muscles tendus. C’est une séquence qui vise à réveiller le corps.
Pratiquer le soir, facilite la libération du stress et de la tension de la journée. C’est une séquence composée de mouvements doux, pour un retrait progressif des sens, des postures qui incite vers l’intériorité. Tout cela pour une bonne nuit de sommeil !
A vous de décider ;-))
Quel est le style de personnes que je vais rencontrer dans le groupe?
Dépassons cette idée reçue selon laquelle le yoga s’adresserait de manière privilégiée aux « séniors » ou aux personnes à mobilité réduite….. De plus en plus de jeunes, de cadres dynamiques se joignent à mes séances et c’est tant mieux. C’est une chance pour chacun de nous de vivre cette mixité des âges et des expériences. Rappelons que le yoga est avant tout une expérience où l’on est conscient de tout ce qu’il se passe en nous et autour de nous. L’harmonie se crée dans le groupe quand on retrouve son centre et qu’on partage l’essence commune. Le yoga appartient à tous !
Pourquoi l’accent est-il toujours mis sur l’expiration ?
Dans le traité de  Hatha yoga Pradîpikâ II.18  nous pouvons lire « Avec justesse on doit chaque fois rejeter l’air, avec justesse l’inspirer, avec justesse le retenir, ainsi obtient-on l’accomplissement parfait »
L’expiration est évoquée en premier lieu : le texte nous invite constamment à nous occuper de l’expiration. La raison en est évidente : c’est dans l’expiration qu’a lieu l’élimination des déchets organiques mais aussi des toxines mentales. L’important est de bien vider et laisser remplir. L’expiration correcte et complète fait place nette pour l’accueil de l’énergie de vie (prâna) durant l’inspiration.
Ce n’est qu’une fois l’expiration maîtrisée qu’il convient de s’occuper de l’inspiration, et ce n’est que lorsque les deux phases respiratoires fonctionnent aisément qu’on peut se consacrer aux rétentions de souffle.
Le Hatha yoga Pradîpikâ ne se lasse pas de répéter que l’expiration doit être lente, voire très lente. L’inspiration sera telle qu’on inspire ni trop, ni trop peu.
Le souffle doit être apprivoisé petit à petit comme un animal sauvage … avec patience !
C’est l’été et il fait bon, pourquoi ne pas pratiquer au jardin ?
Cette question est souvent posée avec le retour du beau temps…. Pratiquer le yoga en plein air peut être tentant mais il est déconseillé de le faire, même en plein soleil. La circulation automobile, le passage de gens, les conversations et exclamations, les regards extérieurs, les variations du vent, les avions qui passent dans le ciel, les insectes, peuvent être une source de distraction, voire d’inconfort. La vision écologique est respectable mais malheureusement idéalisante …  on associe volontiers le yoga avec le soleil, l’air pur, le grand large etc. Même lorsque le soleil est présent, la séance de yoga ne sera pas pleinement profitable si on a dû cligner des yeux ou mettre ses mains en visière !… Et si on met un chapeau de soleil, celui-ci ne manquera pas de nous gêner dans certaines postures ;-)))
Dans la pensée fondatrice du yoga, celui-ci est toujours quelque chose de retiré, qui se fait à l’abri et à l’écart, un peu à la manière d’un chat qui cherche et trouve sa place. L’endroit devra en tout cas être aéré et calme pour créer les conditions psychologiques favorables à notre pratique.
Que signifie le mot « Hatha » ?
Nous entendons deux syllabes : ha et tha
HA – symbolise le soleil, le côté positif, le jour, le père, l’énergie pranique « pingala », c’est-à -dire le conduit subtil de la narine droite, solaire et réchauffante, qui contrôle le principal orifice d’entrée du prana dans le corps humain.
THA – symbolise la lune, le côté négatif, la nuit, la mère, l’énergie pranique « ida », c’est-à -dire la narine gauche, lunaire et rafraîchissante.
HATHA est donc le symbole de l’union entre ces énergies complémentaires qui règlent toute notre vie. Concrètement, le déroulement des séances de Hatha-yoga met en oeuvre ces alternances d’activité et de passivité, de pratique et de repos, de contraction et de détente, de poses et de contre-poses, et par nos exercices de respiration, nous expérimentons l’alternance « ha » et « tha »
Le Hatha yoga réalise l’union du soleil et de la lune et nous permet de réconcilier et d’équilibrer tout l’aspect « duel » de l’être humain.
Depuis que je pratique le yoga, il me semble que je gère mieux mon hypersensibilité. Qu’en penser?
La caractéristique de l’hypersensibilité repose sur un système nerveux extrêmement réceptif. Les hypersensibles possèdent une perception si forte et si intense que le monde les accapare complètement. L’intensité de leurs sensations (ils sont trop perméables à leur environnement social et physique), les épuise rapidement. Dans notre vie agitée, ils se perdent.
La pratique du yoga permet à l’hypersensible de s’exprimer au niveau physique, psychique et mental. La prise de conscience du corps, de l’esprit et de l’âme contribue à atténuer l’impact des émotions, et fait ainsi contrepoids à un environnement dur où règne une perpétuelle compétition.
L’équilibre installé, la personne hypersensible peut offrir calme et sagesse à autrui ainsi qu’à elle-même. Elle peut transformer ce qui au départ la paralysait en une indiscutable force.
Le Hatha-yoga est-il compatible avec des problèmes de dos ou autres  ?
Les problèmes de dos, de hanches ou d’articulations ou autres ne sont pas des obstacles à la pratique du yoga, sauf contre-indication médicale. Si vous avez un doute, n’hésitez pas à en parler à votre médecin. Ce qui est important dans le yoga, c’est avant tout le ressenti. Il ne s’agit pas de réaliser des performances mais de vivre une expérience où l’on prend pleinement conscience de notre condition physique et mentale. Une posture de yoga comporte de multiples variantes qui peuvent s’adapter à la condition physique de chacun. Elle est d’ailleurs plus bénéfique si les limites sont ressenties et respectées. Et c’est en pratiquant avec régularité selon ses possibilités que progressivement la conditions physique s’améliore. Le Yoga a réellement un effet régénérant.
Je termine mon travail assez tard, puis-je intégrer la séance après le début de celle-ci?
Il est important de cultiver une attitude conforme à la philosophie du yoga. Les 15 minutes qui précèdent la séance sont justement prévues pour permettre aux participants de se recentrer et de se placer dans les conditions favorables. Si une personne arrive en retard, il y a une rupture dans le travail qui a commencé. Sauf retard accidentel (cela peut bien sûr arriver à chacun), j’insiste pour que l’horaire soit respecté.
Le yoga me semble être une activité fort passive. Qu’en est-il exactement ?
Contrairement à certains clichés réducteurs, le yoga n’est pas une activité passive car il sollicite la totalité de notre être. Au plan physique, le maintien d’une posture ne serait-ce que 30 secondes mobilise déjà quasiment toutes nos ressources : sens de l’équilibre, vision, positionnement de la colonne vertébrale, de la hanche, interaction avec les différents muscles, tendons et nerfs, qualité de la respiration …. Au plan psychique, la vigilance est de rigueur, un peu comme dans la pratique d’un sport, sauf qu’il s’agit d’une attention globale et moins focalisée sur un résultat précis.
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